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Par bernarddeq le 1 Septembre 2019 à 10:08
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Des milliers de tresses d’ail fumé en vente sur la 58 e foire
Damien Merlin reprend la ferme qu’exploitait son père, Lucien. Il cultive trois hectares d’ail. PHOTOs MATTHIEU BOTTELes vampires n’ont qu’à bien se tenir. L’ail fumé d’Arleux (et de l’Arleusis) tient stands ouverts dans le bourg ce week-end. Les producteurs y écoulent une partie de leur production. Pas question de faire de mauvaises affaires. Que l’on vende de l’ail fumé labellisé IGP ou pas.ARLEUX.L’ail rend fort. Faut-il y voir la raison pour laquelle près de 770 kg d’ail sont produits chaque seconde dans le monde, soit un peu plus de 24 millions de tonnes par an ? Toujours est-il que l’ail est la deuxième plante la plus consommée de la famille des alliacées. Dans l’Arleusis, l’ail est une tradition. Qui remonte à loin. Le préfet Dieudonné a été le premier à mentionner, dans ses statistiques départementales de 1804, « les aulx et oignons du marais d’Arleux ». Il faut remonter plus de trois cents ans en arrière pour déterrer les premiers bulbes. En dépit du fait que l’ail soit une culture sensible au stress hydrique et thermique, il s’est bien acclimaté dans l’Arleusis. Les visiteurs de la Foire à l’ail fumé (60 000 sur deux jours les plus belles années, dit-on) lui en voudraient du contraire. L’événement a fait son trou depuis l’année, au début des années soixante, où la municipalité et les cultivateurs se sont donné la main pour faire d’Arleux la capitale de l’ail fumé. Avant ça, l’ail était vendu sur les foires du Cateau-Cambrésis et de Bapaume. Sans retombées pour la commune.Malgré une météo très sèche, la récolte a été bonne cette année: trois tonnes l’hectare.DE L’AIL D’HIVER VENDU FUMÉDamien Merlin, fils de Lucien, qui fut président du groupement des producteurs d’ail, ne jette pas l’ail 2019 avec l’eau du bain : « Malgré une météo très sèche, la récolte a été bonne cette année : trois tonnes l’hectare. » Chez lui, à La Petite Ferme, rue Fily, une exploitation qu’il est en passe de reprendre au paternel qui, lui-même, l’avait hérité en 1967 de ses parents et eux-mêmes de leurs grands-parents, il y a foule. En dépit du prix de l’ail. « Je n’ai pas peur de dire qu’on est parmi les plus chers : 8 € les dix têtes, 12 € les vingt, 14 € les quarante-cinq, 16 € les quatre-vingt-dix », avoue Damien. Ailleurs, on a vu les dix têtes à 5 € et même cinquante-quatre têtes à 7,5 €. La qualité se paie. « Tout est réglo ici », souffle le producteur d’ail IGP, en dénonçant ceux qui écoulent de l’ail d’hiver (et non de la récolte estivale) qui est ensuite fumé.« Cette pratique n’avait pas cours dans le passé, poursuit-il. Les gens se font d’autant mieux avoir que ce sont de grosses têtes. Dans deux mois, c’est poubelle. » Chez lui, comme chez le Brunémontois Olivier Drubray, et trois autres producteurs (le Fressinois Marcel Nicaise, le Léclusien Frédéric Tricart et le Cuyncinois Éric Potdevin, l’actuel président du groupement), l’ail est labellisé IGP (Indication géographique protégée). D’où un cahier des charges précis. Stéphanie, l’épouse d’Olivier (Drubay), qui tient l’un des deux stands d’ail de la maison Dubray, n’imagine pas une seconde se passer de l’IGP. « Les gens cherchent le logo, Ils ne veulent pas n’importe quel ail. L’IGP, ce n’est que du plus. » Un bouclier contre les « vampires » de la contrefaçon.Lors de l’intronisation, pas question d’échapper au bol d’ail fumé d’Arleux.
L’an dernier, Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes Publics, n’y a pas échappé. Il a été fait grande gousse de la Confrérie de l’ail fumé d’Arleux. En 2019, c’est un de ses « employés », Patrick Degallaix, inspecteur technique régional à la DGCCRF (la répression des fraudes) qui a enfilé la longue cape et pris l’engagement de défendre l’ail fumé. On peut lui faire confiance. Il a défendu le dossier de l’IGP et ne manque jamais une assemblée générale des membres du groupement des producteurs d’ail d’Arleux.Serge Gibert, un ancien policier, élu d’Arleux depuis… 1995, aujourd’hui adjoint au maire en charge de la sécurité, de la prévention et du devoir de mémoire, a aussi eu droit à sa minute de célébrité. Même chose du sénateur Dany Wattebled et du député Dimitri Houbron (LREM).
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